top of page

Intervention de l’UNSA au CST du 26 juin 2025

  • Laurent Colin
  • 26 juin
  • 3 min de lecture

Madame la Présidente, chers collègues

A travers cette intervention, je souhaite évoquer plusieurs éléments sur ce dossier, éléments qui relèvent, je pèse mes mots, d’un pur mépris envers le personnel, les plus basses catégories me paraissant être traitées comme des moins que rien.

Ce constat part d’abord de votre slogan « travailler plus pour gagner plus » utilisé pour la première fois par Nicolas Sarkozy en 2007, et mis en place pour rémunérer des heures supplémentaires défiscalisées.

Dans notre esprit, sans doute naïf, vous alliez en utilisant ce slogan, en reprendre les éléments fondateurs.

Vous faites en réalité, d’où ma colère, l’inverse, en proposant de travailler plus mais pour des avantages a minima, en particulier pour les bas salaires.


A l’appui de cette accusation, je vais vous citer deux exemples un en catégorie C, et un en catégorie B :

Pour la catégorie C, adjoint administratif principal 2ème classe 10ème échelon avec un indice majoré 409 sans NBI, un agent rémunéré via des heures supplémentaires classiques toucherait 32 851,55€ avec RI contre seulement 32 330€ avec RI bruts soit une perte de 521,54€.  

Cela dit, sans même évoquer la fiscalisation qui s’appliquera aussi alors que les heures supplémentaires sont, quant à elles, défiscalisées pour les quatorze premières heures.

 

- Pour une catégorie B rédacteur principal 1ère classe 7ème échelon à l’indice majoré 513 et qui a une NBI de 15 points, l’agent toucherait 41 382,44€ avec votre proposition, 42 145,69€ selon les heures supplémentaires classiques. Là, le manque à gagner serait de 763,25€.


Votre slogan est donc au niveau de votre prétendue générosité, c’est-à-dire, au ras des pâquerettes, au prix de la maltraitance des plus bas revenus, et de la négation de la difficulté de leur tâche et de leur investissement pour la collectivité.

Et bien évidemment, pour que la coupe soit pleine, cela n’est guère mieux pour les collègues de catégorie A dont il est vrai que les heures supplémentaires ne peuvent leur être versées par le fait du statut.

Je ne dis guère mieux parce que malgré tout, il y aura aussi pour eux une baisse. Un collègue attaché principal 8ème échelon à l’indice majoré 773 sans NBI gagnerait en effet avec votre système 159,15 euros par jour de moins, auquel on rajoute bien sûr les frais d’une nourrice pour ses enfants pendant qu’il effectue ses heures supplémentaires ! Cela donne pour un jour ouvré de travail ordinaire d’un collègue à l’indice majoré 773 sans NBI un revenu de 309,15€, payé en jour CET 150€ soit une perte journalière de 159,15€, pour 15 jours cela représente 2 387,29€  de manque à gagner.


Enfin, n’oublions pas que nos collègues perdent à ce jour des heures écrêtées, pertes illégales, comme en témoignent de nombreuses jurisprudences, et pertes auxquelles votre système ne changera rien.

Ces éléments sont accablants, mais le tableau peut encore être noirci, à travers les questions qui suivent, et dont je crains et j’attends les réponses :

-         Où est la délibération qui permet la monétisation du CET ?

-         Où a-t-elle été débattue ? Dans quelle instance ?

-         Le décret fixant les règles de monétisation est-il respecté ?

Tout cela c’est pour le fond, et puis, il y a la forme, sans doute au titre de cette belle formule que vous répétez à l’envie de dialogue social fluidifié.


La forme c’est la manière dont vous nous avez traités à travers ce dossier.

Vous envoyez les documents la veille d’un Week end de 3 jours pour une réunion le mardi. Super pour consulter nos mandants !

Vous nous invitez à une réunion d’explication de votre démarche comme si nous n’étions pas capables de la saisir !

Vous envoyez ce rapport aux groupes politiques, en parallèle sans les avertir que le CST n’a pas eu lieu.

Et enfin, vous osez écrire dans les documents que vous proposez de « travailler plus pour gagner plus » pour que les agents retrouvent une forme de dignité et de reconnaissance à la hauteur de leur investissement.


Mais bon sang, comment osez-vous sortir une telle ineptie ?


Il me semblait pourtant que les collègues, quels que soient leurs catégorie, grade et fonction, avaient par le passé prouvé leur engagement pour la collectivité : COVID, tremblement de terre, inondation en furent la preuve.


Que vous faut-il de plus ?


Tout cela pour dire qu’à part nous proposer des heures écrêtées légèrement rémunérées plutôt que gratuites, je ne vois pas comment nous pourrions accepter un tel subterfuge.

Pour toutes ces raisons l’UNSA est contre ce rapport. Nous demandons qu’il soit retiré.


Cela permettrait d’engager un vrai travail de réflexion et de concertation sur cette démarche et de pouvoir proposer aux agents, pourquoi pas au 1er janvier 2026, une vraie mesure de « travailler plus pour gagner plus ».

Et cela permettrait déjà dans un premier temps, de calmer notre colère, qui croyez-le n’est pas feinte.

 


 
 
 

Kommentare


Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page